Macrorafale du 30 juin 2012 à Gérardmer
Orage virulent en soirée, rafales estimées entre 150 et 180 km/h et des dégâts importants
Il est environ 21 heures le 30 juin 2012 lorsque nous réalisons cette vidéo à Xonrupt-Longemer (88) avec des images prises en direction du nord-ouest et de Gérardmer (88). Les journées sont alors les plus longues de l’année, et pourtant, c’est presque la nuit noire ! L’ambiance est chaotique, les sapins démembrés et la panique prend finalement le relais pour se calfeutrer à l’intérieur de l’habitation.
Voilà plusieurs jours que le temps est chaud dans la région. La barre des 30 °C est atteinte voire dépassée depuis trois jours à notre station de Rupt-sur-Moselle (88). Ce samedi 30 juin 2012 voit la masse d’air devenir beaucoup plus instable que les jours précédents avec une forte humidité. Les éléments sont donc rassemblés, entre le nord-Bourgogne, le Jura, les Vosges et l’Alsace pour de forts orages au potentiel venteux important.
En milieu d’après-midi, la dégradation commence à s’organiser sur un axe sud-ouest/nord-est avec les premiers orages porteurs de chutes de grêle sur le Massif-Central. Les grêlons sont de taille, jusqu’à 9 cm de diamètre et 900 grammes à la balance ; 3 ans que la France n’avait pas été touchée par de tels grêlons d’après l’institut Keraunos.
C’est en soirée que les éléments se déchaînent donc sur nos régions. De puissantes macrorafales balayent la région sous un orage virulent. La station de mesures du Haut-du-Tôt (88) est sur le chemin de l’un de ces orages et relève une rafale à 105 km/h. Rapidement des dégâts sont recensés du côté de Remiremont (88), Thann (68). Une scierie est fortement endommagée du côté de Vagney (88).
La Perle des Vosges est méconnaissable
Le calme revenu après quelques minutes effroyables, les habitants ne peuvent que constater l’étendu des dégâts. C’est en effet du côté de Gérardmer qu’ils sont les plus importants.
Une partie de la toiture du Lycée hôtelier est au sol, il en est de même pour le centre hospitalier. De nombreuses habitations sont fortement impactées, en particulier sur le Coteau des Xettes.
Dégâts sur le centre hospitalier de Gérardmer, au matin du 1er juillet 2012
Tornade ou macro-rafale, de quoi parle-t-on ?
Les confusions sont trop souvent nombreuses pour ces phénomènes destructeurs. Si la macro-rafale ou la tornade occasionnent souvent des vents destructeurs, la nature de ces vents n’est pas la même. En effet, la macro-rafale est dite descendante, puisqu’elle vient souvent du nuage pour s’écraser au sol, brusquement. Les dégâts constatés au sol sont ainsi le plus souvent écrasés, les projectiles envoyés dans la même direction et les arbres déracinés ou cassés le sont également dans le même sens. La tornade en revanche est un tourbillon d’air, plus ou moins violent. Les dégâts occasionnés diffèrent également : les projectiles sont déplacés sur des distances généralement plus longues et la végétation, brisée ou couchée en formant une convergence vers le centre du vortex.