Canicules de 2019
L'année de tous les records
L’année 2019 commence très fort puisque dès le mois de février, des records mensuels de chaleur sont battus. Pour la première fois dans les Vosges, la température dépasse la barre des 20°C en février avec 20,6 °C atteints à Epinal le 27 février. Ce même jour, on relève 22,0 °C à Fontenoy (88) et Fayl-Billot (70) et même jusqu’à 22,3 °C à notre station de Rupt-sur-Moselle (88). Sur les crêtes en altitude, la chaleur est tout aussi remarquable puisqu’on mesure 17,1 °C au Markstein (68) à 1184 mètres d’altitude.
Une première canicule d’intensité exceptionnelle va ensuite nous toucher à la fin du mois de juin 2019, entre le 25 et le 30. C’est bien simple, toutes les stations de la région ont alors battu leur record mensuel de chaleur au cours de cet épisode intense. Autrement dit, il n’avait jamais fait aussi chaud en juin dans la région depuis le début des relevés météorologiques. Certaines stations d’altitude ont même battu pour l’occasion leur record absolu, tous mois confondu.
C’est lors de cette canicule de juin 2019 que la température la plus élevée jamais enregistrée en France métropolitaine a été atteinte avec un record national absolu de 46,0 °C à Vérargues dans l’Hérault, le 28 juin 2019. C’est donc logiquement que Météo-France avait placé 4 départements du sud de la France en vigilance rouge, en plus des 79 départements en vigilance orange, soit une extension inédite.
Voici ci-dessous les cartes que nous avions publié à l’époque et qui reportent les températures maximales atteintes dans la région lors de cette fameuse canicule de juin 2019 :
Comme si cela ne suffisait pas, moins d’un mois après la canicule de juin 2019, une nouvelle canicule historique s’est emparée de notre pays fin juillet 2019, occasionnant une vigilance rouge pour 20 départements. 60 départements supplémentaires ont été par ailleurs concernés par une alerte de niveau orange, ce qui en fait la canicule la plus étendue à l’échelle de notre pays.
Notre région a certes battu de nombreux records lors de cet épisode mais la situation aurait pu être bien pire. En effet, l’air le plus chaud est remonté selon un axe qui a surtout concerné la région parisienne et les Hauts-de-France, pulvérisant le record de chaleur à Paris avec 42,6 °C mesuré le 25 juillet 2019.
Ces deux cartes d’Infoclimat vous présentent les températures maximales atteintes sur l’Europe et la France métropolitaine le 25 juillet 2019 (cliquer pour agrandir).
Si cet axe avait été décalé de 100 ou 200 km plus à l’est, notre région aurait connu des valeurs largement supérieures à 40 °C. C’est le 24 et 25 juillet que les valeurs les plus élevées ont été mesurées, en voici quelques-unes :
• 30,2 °C au Markstein (68) – RECORD MENSUEL
• 30,6 °C au Champ-du-Feu (67)
• 30,9 °C au Lac Blanc (68)
• 31,2 °C au Ballon de Servance (70) – RECORD ABSOLU
• 34,5 °C au Haut-du-Tôt (88) – RECORD ABSOLU
• 35,3 °C à La Bresse (88) – RECORD ABSOLU
• 35,6 °C au Hohwald (67) – RECORD ABSOLU
• 36,3 °C à Bussang (88) – RECORD ABSOLU
• 36,5 °C à Gérardmer (88) – RECORD MENSUEL
• 36,8 °C au Val d’Ajol (88) – RECORD ABSOLU
• 38,0 °C à Colmar-Meyenheim (68)
• 38,1 °C à Belfort-Dorans (90) – RECORD ABSOLU
• 38,1 °C au Roulier (88) – RECORD ABSOLU
• 38,4 °C à Sélestat (67) – RECORD MENSUEL
• 38,7 °C à Ligneville (88) – RECORD ABSOLU
• 38,8 °C à Bâle-Mulhouse (68) – RECORD MENSUEL
• 38,9 °C à Strasbourg-Entzheim (67) – RECORD ABSOLU
• 38,9 °C à Luxeuil-les-Bains (70) – RECORD ABSOLU
• 39,2 °C à St-Maurice (54) – RECORD ABSOLU
• 39,3 °C à Epinal (88) – RECORD ABSOLU
• 39,4 °C à Dommartin-aux-Bois (88) – RECORD ABSOLU
• 39,4 °C à St-Ouen-les-Parey (88) – RECORD ABSOLU
• 39,5 °C à Metz-Nancy-Lorraine (57) – RECORD ABSOLU
• 39,5 °C à Mirecourt (88) – RECORD ABSOLU
• 39,6 °C à Nancy-Ochey (54) – RECORD ABSOLU
• 39,6 °C à Rollainville (88) – RECORD ABSOLU
• 40,0 °C à Roville-aux-Chênes (88) – RECORD ABSOLU
• 40,1 °C à Nancy-Essey (54) – RECORD ABSOLU
Pour la première fois dans l’histoire climatique de la région, les 40 °C ont été atteints dans les Vosges. Les quelques stations qui avaient encore des records datant de la canicule de 2003 ont tous été balayés. Cette canicule aura eu de lourdes conséquences sur la végétation, sur le risque d’incendies, ainsi que sur les pénuries d’eau, notamment dans le sud du pays. Par ailleurs, l’INSEE estime qu’elle a causé la mort de 1500 personnes à l’échelle de la France. Plus que cette canicule exceptionnelle, le fait que nous en ayons connu deux, très puissantes, à un mois d’intervalle, relève là aussi de l’inédit et s’inscrit totalement dans un contexte de changements climatiques. Tout comme il y a eu un après août 2003, il y aura désormais un après été 2019, jusqu’au prochain épisode… Car les scientifiques sont unanimes sur le sujet : nous serons amenés à vivre de plus en plus souvent et de plus en plus intensément de type d’événements au cours du 21e siècle. Il ne s’agit aujourd’hui pas de savoir si nous revivrons un jour une canicule plus intense que celles de 2019, mais quand cela se produira ? Réponse prochainement…