Avalanche de Wildenstein (1895)

Le plus grand phénomène avalancheux du massif vosgien

Au cœur d’un hiver 1894-1895 très neigeux, le massif vosgien connaît son plus grand phénomène d’avalanche relaté et connu jusqu’à ce jour. Ce fût le 15 février où un énième épisode neigeux vient charger les sommets en neige fraîche entre le Rainkopf (1305 m) et le Batteriekopf (1311 m), un secteur qui appartient historiquement aux localités les plus enneigées du massif vosgien. 

En pleine nuit, vers 3 heures du matin, un témoignage d’un fermier habitant au niveau du pont de la Thur, au pied du col du Bramont atteste d’un bruit étrange, de vibrations dans les fenêtres ; des sensations semblables à un tremblement de terre. C’est bien une avalanche qui s’est déclenchée depuis la crête qui surplombe le lac de Wildenstein, non loin du Rothenbachkopf (1316 m), s’engouffre dans la forêt, brisant arbres et arbustes sur son passage et suivant le ruisseau du Lawinenrunz jusqu’au pont de la Thur où elle stoppe sa route. Au final, l’avalanche parcourt quasiment 1 km pour finir sa trajectoire 600 mètres plus bas.

Parcours estimé de l’avalanche représenté par la flèche rouge, du Rothenbachkopf au pont de la Thur le long de déclivités très marquées. Fond de carte Géoportail, infographie Météo des Vallées

Le pont de la Thur au bas de l’avalanche en 1895, bloquant la neige et son enchevêtrement d’arbres brisés. Photo DNA

Aucune perte humaine ne fût à signaler ni même de destruction d’habitation. Le pont lui en revanche, fragilisé, dû être reconstruit. Les bouleversements paysagers furent nombreux et nous rappellent la violence engendrée par ces manifestations de la Nature. Le passé nous montre que certaines de ces avalanches ont déjà été mortelles dans les Vosges comme ce fût le cas en 1784 sur la commune de Fresse (70) dans les Vosges saônoises où à une modeste altitude (moins de 700 mètres), une avalanche tua 5 personnes et plusieurs animaux.

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